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Le Groupe 1 en mobilité !
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1 novembre 2011

Hola amigos !

Et oui, vu que je ne suis pas passé du côté des hispanophones, moi, je peux me permettre d’envoyer valser les accents. D’autant plus que les qwerty généralisés ici n’aident pas, les diverses variantes des accents français avec la correction automatique me suffisent bien… De toute façon, j'arrive toujours pas a dire "Bonjour" en Kirundi, alors quant à l'ecrire.Bujumbura_vu_de_Kiriri

Enfin, tout ça pour dire qu'après avoir bavé/ri/pleuré sur vos comptes-rendus (merci Thomas pour ce mode de narration si personnel, j’entendais presque ta voix en le lisant…) à majorité latino (et à 80% américain), je me suis dit qu’il était temps de représenter ici le sous-continent. Non à l’hégémon ! Non à la déconsidération ! Et oui à une mutuelle considération et aux calissons !
Oui, je commence à manquer de rimes en « on ». Hum. Bref. J’en profite aussi pour donner deux-trois nouvelles, du type « non, je n’agonise pas dans un quelconque hôpital burundais répugnant couvert de pustules et terrassé par la maladie ». Encore que j’ai été prévenu d’entrée : si je dois subir une intervention médicale autre que chez le docteur, c’est rapatriement illico. Oui, ça met dans l’ambiance ; et c’est pas fini…En_route_vers_Gitega_8

Donc le Burundi : charmant pays, charmants habitants. Contrairement à l’imagerie d’épinal de l’Afrique que, honte à moi, je pouvais avoir, non, ce n’est pas partout la savane ambiance roi lion avec des sauvages peinturlurés qui hurlent lance en l’air (et à l’air pour l’autre lance) en tapant sur leurs tambours. Ici, c’est très vert, tropical (les habitant râlent parce que la sécheresse à tout détruit selon eux, je n’ose imaginer la végétation après la saison des pluies). Retenez quand même le tambour : c’est l’instrument national, la fierté de tous, le truc-folklorique-qu’on-sort-dès-qu’il-faut-en-mettre-plein-la-vue-aux-étrangers. Répétitions des principales troupes tout les soirs dans certains quartiers de la capitale, ça réveille. Il faut dire d’ailleurs que c’est quand même sympa : outre le coté typique qui ravirait tout touriste blanc/jaune qui se respecte avec ces tenues si spéciales et ces danses compliquées, ça reste impressionnant : souvent à moins de dix artistes, c’est de 15 à 30mn non-stop, crescendo en rythme comme en volume, danses ininterrompues, finissant en vacarme assourdissant qui s’entend à des kilomètres (vérifié par votre serviteur au beau milieu de la nuit, dur de s’endormir). Par contre, après t’es suffisamment motivé pour attaquer l’ennemi avec tes dents. Sauf que ça fait pas partie de mon boulot ici.Chauss_e_Prince_Louis

Tiens, histoire d’en parler un peu (je me sens parti pour un roman descriptif du Burundi, sortez les oreillers ou connectez vous à youtube, sur ça par exemple), je travaille donc à l’Ambassade de France. Petite Ambassade,  donc il y a toujours (ou presque) quelque chose à faire. L’Ambassadeur, un jeune (entendez 40 ans) qui tient là son premier poste en tant que représentant de notre beau pays, est plein d’enthousiasme et de bonne volonté, au point qu’il faut que l’Ambassade soit partout, à chaque évènement. La fonction représentation m’occupe donc bien, avec des missions plus ou moins intéressantes (les discours étalés sur 4h en Kirundi non-traduit sur le planning familial, par exemple, m’ont assez peu emballé). Et avec à chaque fois un rapport à rédiger. J’ai d’ailleurs eu un holà de Son Excellence qui, quoique satisfaite, m’a demandé de réduire le volume : je réussissais avant à lui pondre 4 pages sur un discourt creux de 10 minutes, Science Pipo en force ! Maintenant, c’est quatre tirets avec une phrase d’intro. Je crois que je vais faire mes disserts pareil en rentrant, ça ira plus vite.Avenue_centrale_Bujumbura


A part ça et pour épiloguer sur l’Ambassade, tout le monde est très gentil ici. Sauf le Consul qui tire une gueule d’enterrement en permanence, c’en est effrayant. Petite particularité qui ajoute tout le sel à l’organisation déjà chaotique de la structure : une bonne partie du personnel est local. Partant de là, et quoique tout le monde m’adore, c’est assez compliqué : outre la hiérarchie et la répartitions des taches formelles, il faut compter avec les différents couples à l’intérieur du personnel (locaux ou expat’), les inimités larvées (du type ne pas montrer avec tel secrétaire que tu t’entends bien avec tel responsable parce qu’ils peuvent pas se voir), les micro conflits ethnique hutu/tutsi (on ne te renverra pas à la personne pourtant concernée parce qu’elle est d’une autre ethnie), et les remarques limites du consul qui peuvent légèrement assombrir l’ambiance entre expat’ et locaux (« on n’est pas du même monde vous et moi » à un agent local). Bref, ça peut devenir un sacré panier de crabes par moments.garden

Parenthèse boulot finie, je reviens à ma vie au Burundi. Vie facile d’ailleurs : logé par l’Ambassade, rémunéré par l’Ambassade, je suis comme un coq en pâte. J’habite en face de la Résidence de France, demeure de S.E. l’Ambassadeur, dans la même propriété (gardée !) que le responsable de la sécurité de l’Ambassade, dans the quartier huppé de Bujumbura (j’ai tout les banquiers locaux, ambassadeurs, fortunes locales et autre nababs qui habitent dans le quartier, même le Président Nkurunziza). Donc niveau sécurité, c’est pas mal ; et heureusement d’ailleurs : sorti de guerre civile depuis 2000 (vous savez, les fameux massacres ethniques rwandais ? C’était la même chose au Burundi), le pays reste dans une situation sécuritaire instable. L'Ambassade recommande d'ailleurs aux voyageurs (langage diplomatique dans le texte : ça veut dire « force les ressortissant à », sous peine de se prendre un tir par le consul, cf. plus haut) de ne pas sortir passé 18h, et de prévenir l’Ambassade si vous vous rendez en province. Souci qui a rien arrangé : une semaine après mon arrivé, massacre systématique dans un bar à la sortie de la capitale Bujumbura, à Gatumba, une vingtaine de tués (en un scandale diplomatique ensuite qui a rafraichi la coopération des pays du Nord avec le Burundi, mais passons). Le truc amusant, c’est qu’on ne se rend pas compte de tout ça ! Je me balade en ville en bon « buzungu » (ce qui signifie, si j’ai bien compris, « étranger » ou « le blanc» ; les chinois ont un mot pour eux et ce sont les seuls autres étrangers qu’on trouve au Burundi ; variantes : « my friend », « mon ami », « 1000 francs monsieur » pour les plus jeunes), et on se sent pas menacé. Alors oui, les commerçants ont tendance à vouloir nous rouler gentiment (et j’ai pas « l’option shagasse » de Jade pour résoudre le problème), et les enfants à nous prendre pour des porte-monnaie vivants (ce qui comparés à eux, est un peu le cas : le Burundi est l’un des pays les plus pauvre du monde, tant en PIB qu’en PIB/hab), mais les gens sont malgré tout toujours souriants, sympathiques et secourables, voire compatissants : je suis sorti pour étancher une fringale nocturne dans la nuit de hier, les rares burundais que je croisais s’assuraient que j’allais bien et je j’étais pas suivi, de peur que je me fasse agresser. En_route_vers_Gitega_6

Tant qu’on parle nourriture et vu l’importance du sujet à mes yeux, j’ai là aussi cassé mes préjugés : il n’y a pas de plats typique burundais. Ou presque. Comme me disais l’un des gardiens de l’Ambassade : « le plat typique burundais, c’est la bouillie de céréales, et ils en servent pas dans les restau ». J’ai quand même pu goûter une sorte de ragout de bœuf type pot-au-feu qu’ils servent avec un confit d’oignons (très sympa, plat de fête si j’ai bien compris), mais sinon, même le poisson local (la sangala, une sorte de lotte en moins repoussant…) est cuisiné comme chez nous, pané ou en grillade. La nourriture est sinon, globalement… excellente. Pour une raison toute bête : ils n’ont pas de congélateur (et avec les panne de courant régulière, ça servirait à rien), mais ils ont de la main d’œuvre pas chère. Ils font donc des plats assez simples, tout préparé maison avec des ingrédients achetés le jour même au marché, jusqu’au pain des hamburgers ! Et je vous parle pas des fondants au chocolat, des crêpes à la banane, des brochettes... Bon, par contre, c’est long : un restaurant qui se vante de servir vite te sert en 30min, sinon, tu peux attendre une heure sans problème. J’ai pris l’habitude d’aller dans les restau avec un livre, et de ne pas me gêner pour le sortir !

Au chapitre vie sociale, c'est moins fun: vu les interdictions en vigueur, je n'ai pas encore testé les boites burundaises, mais je promet d'essayer avant la fin du séjour. 'Va falloir se motiver: les deux derniers stagiaires belges qui y sont allés seuls en sont ressorti tout blancs et tout froids, et les quelques aperçus de la vie nocturne burundaise que j'ai eu m'ont rafraichi: l'alcoolémie est un problème national, la bière étant le point de rendez-vous des burundais (et pas des burundaises, qui constituent au passage plus de 55% des actifs...), et il n'est pas rare de croiser des groupes de 10 amis qui attaquent la soirée en commandant chacun une caisse de bières. Vous ajoutez des magasins qui se convertissent en dancing dès que la nuit tombe, des prostituées nombreuses et réputées (oui, la prostituée burundaise est réputée meilleure que la congolaise; là, je compte pas tester d'ici la fin du séjour), une plante locale à fumer proche du cannabis qui est très chère pour le budget des toxico, et vous avez une ambiance sympa dans la capitale la nuit. Et la nuit noire ici, tropique oblige, c'est 19h.

Donc voila, mes petites nouvelles se sont transforme en un long texte indigeste. Bravo a ceux qui auront lu jusqu'au bout. Et au passage, désolé pour les photos (on s'appelle pas tous Florian): j'avais même pas pense a prendre un appareil, j'ai donc fait comme je pouvais.

Bisous a tous, au plaisir de vous voir revenir tout bronzés et souriants.

Edward

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Commentaires
E
Aucune chance: c'est sacre ici, tu touche pas a un tambour a moins d'avoir été intronisé! Les tambours ont (avaient, plutôt: beaucoup ont été détruites avec la guerre) les plus belles maisons des villages qui ont une troupe qui leurs sont exclusivement réservées.<br /> <br /> Par contre, je veux bien essayer d'apprendre a jouer de l'autre instrument typique, un espèce de cithare faite avec 4 cordes et un bout de bois, de laquelle jouent les vieux (au sens le plus respectable du terme) en racontant des contes au plus jeunes le soir pour les faire patienter avant le repas. Si j'arrive a en trouver une dans la capitale.<br /> <br /> Concernant HK, ca va plus relever du volver a casa: j'y retrouve un pote d'Albi (par hasard, je vous jure), donc ca va être un peu d'université+bars+boites+bars+sorties. Comme à la maison mais entoure de bridés, en somme.<br /> Enfin je dis ça mais on verra la-bas, dès que je planifie une séquence tranquille ça fini en n'importe quoi. ^^<br /> <br /> Bref, ravi d'avoir de vos nouvelles, vous semblez tous aller bien. Presque trop: ça va être dur pour certain de revenir, j'ai l'impression.
T
Mes chevilles te saluent bien, elles sont et ont toujours été d'une taille parfaitement normale et acceptable ;).<br /> By the way, je veux une démo de tambour au retour de mobilité [s'il te plaît] !
M
waouh !! trop cool d'avoir de tes nouvelles ! En tout cas tu fais dans le dépaysement, je veux même pas imaginer le choc que tu vas avoir en passant du Burundi à Hong Kong !!
E
Boarf, tu me connais, je suis prudent et mesuré, je prends pas de risques. Je vais essayer de trouver un appareil ici, mais si j'y arrive, ça fera l'objet d'un roman: pour te donner une idée, c'est tellement plein de touristes qu'ils ne vendent même pas de cartes postales, alors les appareils photos..<br /> <br /> Et fais gaffe à tes chevilles, j'ai l'impression que la référence à ta personne est une maladie contagieuse sur ce forum.
T
Cool d'avoir de tes nouvelles, Mr. Edward ! L'avantage que t'as, c'est que c'est une destination de mobilité pas banale :). Essaie de pas nous revenir comme les belges-là ! <br /> J'aime particulièrement quand on parle de moi dans un article (grosse tête bonjour) ^^.<br /> <br /> Profite bien, et montre-nous des photos ^^ (débrouille-toi pour trouver un appareil).<br /> <br /> A plus !
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